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CLCV: Non au dépérissement de nos services publics

Nombreux sont les bénévoles de notre association à constater avec  regret, depuis plusieurs années, la dégradation de nos services publics renforcée par le remplacement des guichets par une informatisation à outrance, inaccessible pour certains de nos concitoyens.

Ce constat est fait depuis quelques années par de nombreux observateurs et acteurs publics (Sénat, médias, universitaires, défenseur des droits…).

Le dernier évènement qui  génère notre démarche est la suppression par la Poste du timbre rouge et l’annonce de la prochaine réduction des tournées des facteurs. Mais les crises touchant d’autres services publics comme la santé ou l’éducation nous apparaissent aussi gravissimes.

Les hôpitaux, les transports en commun, la Poste, les services administratifs (pour renouveler une carte d’identité ou changer une carte grise…..) ne remplissent plus de manière satisfaisante leur mission de service public. De surcroit la numérisation exclusive des procédures et démarches, qui excluent une part non négligeable de la population (certains chiffres font état de 17% de la population  qui ne dispose pas ou ne maitrise pas les outils numériques) accroit sensiblement ce sentiment de dégradation chez nos concitoyens.

Le point de départ de ce processus décliné dans tous les services publics de l’Etat est d’abord l’exigence de rentabilité qui s’applique aux services publics.

Lorsque cela est possible, la gestion des services publics est également transférée  à des entreprises privées (Délégations de services publics, concessions) qui de surcroit en tirent des profits (les éventuelles pertes sont dans ce cadre généralement assumées alors par la collectivité).

L’Etat d’ailleurs assume pleinement cette évolution dans le cadre de son plan d’action publique intitulé « Pour une transformation du service public » dont le dernier rapport annuel (du 2 décembre 2021) rappelle les 3 objectifs de ce plan d’action : 1. Pour les usagers : améliorer la qualité des services publics en passant de la culture du contrôle à une culture de confiance et en simplifiant et numérisant les procédures administratives (objectif affiché : 100% des services doivent être dématérialisés en 2022). 2. Pour les agents publics en leur offrant un environnement de travail modernisé. 3. Pour les contribuables : accompagner la baisse des dépenses publiques (objectif assumé : -3 points de PIB°.

Les services publics doivent donc coûter moins chers au bénéfice des contribuables.

Le problème, c’est que la grande majorité des contribuables sont aussi des consommateurs et des utilisateurs de services publics.  Cette orientation, si elle persiste, risque d’exclure une partie de la population qui ne pourra plus accéder aux services publics.  C’est l’équilibre même de notre société et du vivre ensemble qui est en jeu.